lundi 2 juillet 2018

Sur les élections européennes .



Les élections européennes sont prévues en 2019. L'Union européenne est de plus en plus structurée par des clivages portant sur : le degré de l'intégration européenne , la politique économique de l'UE et la question des réfugiés et du multiculturalisme.



Dans ce contexte, je me propose d'analyser les différentes forces politiques, leur positionnement , leurs forces et leurs faiblesses.



Cependant, avant j'aimerais faire un petit commentaire du discours de Victor Orban qui a eu lieu pour le premier anniversaire de la mort d'Helmut Kohl. Ce texte est important pour plusieures raisons : Victor Orban est premier ministre de la Hongrie et par son parti est membre du Parti Populaire Européen (PPE° . Historiquement parti politique démocrate chrétien , celui-ci est devenu le grand parti de la droite modérée à l'échelle européenne. Il s'agit du parti dominant à l'échelle de l'UE qui dispose du groupe le plus important, a en moyenne le plus grand nombre de dirigeants nationaux et dirige la Commission Européenne. Cependant , des clivages de plus en plus vifs sont apparus entre des partis du PPE démocrates chrétiens et centristes voire dans des cas extrêmes de centre gauche (chrétiens démocrates néerlandais ou belges) et des partis de droite dure. Le dirigeant le plus emblématique de ce tournant vers la droite dure fut Victor Orban qui simultanément a entrepris une oeuvre de fermeture totale aux réfugiés, d'un retour à un conservatisme moral fort , d'un discours aux accents complotistes et antisémites contre le financier Georges Soros et d'une concentration autoritaire du pouvoir. L'ouverture des frontières allemandes aux réfugiés syriens (aussi motivée par des raisons économiques) a cristallisé les oppositions au sein du PPE d'autant qu'elle fut décidée par Merkel et par la CDU c'est à dire par le pays dominant de l'UE et le parti dominant du PPE. Dans ce contexte Orban profite de l'hommage qu'il rend à Helmut Kohl dirigeant historique de la CDU et du PPE pour tracer sa ligne politique à une échelle paneuropéenne. Je me propose d'analyser ce discours brillant et de voir en quoi il témoigne des évolutions idéologiques au sein de la droite européenne.



Le texte est ici https://legrandcontinent.eu/2018/06/21/la-doctrine-dorban/.



Orban définit l'Europe. Celle-ci s'étend sur le territoire actuel de l'UE plus le Royaume-Uni et les Balkans. Kohl est d'ailleurs crédité d'avoir permis la réunification de l'Europe. Celle-ci est défnie par une mémoire longue et un héritage chrétien. Il cite d'ailleurs le message que les américains disaient aux allemand libérés en 1945 " La chrétienté est le fondement duquel toutes nos pensées tirent leur sens. Tous les Européens ne doivent pas forcément croire à la vérité de la foi chrétienne ; mais tout ce qu’ils disent, tout ce qu’ils font, tire son sens de l’héritage chrétien.". L'Europe selon Orban n'est pas forcément composé de chrétiens (d'autant que de nombreux pays non européens sont en majorité chrétiens et que des pays européens sont en majorité non chrétiens) mais elle reconnaît un héritage chrétien et que le christianisme est la part fondamentale de sa culture. Il oppose ceci à trois adversaires en Europe même : le communisme sur lequel nous reviendrons plus tard , le nazisme (bien qu'Orban soit très à droite le prendre pour un nazi ou un fasciste est une grossière erreur) et le libéralisme. Le libéralisme est défini comme dominant l'UE actuellement. Celui-ci est défini par Orban comme une tentative de créer une UE "angélique" s'extrayant de toutes références historiques et pour lui redonner la parole "Aujourd’hui, l’ordre libéral s’effondre parce qu’il est devenu clair que ses idéaux ne sont pas fondés sur la vie, ni sur la réalité, ni sur l’histoire, mais sur des constructions artificielles qui ne peuvent tout simplement pas accueillir des concepts qu’ils considèrent comme des configurations irrationnelles, mais qui ont façonné et déterminé l’Europe et la vie des Européens depuis deux mille ans : des concepts tels que la foi, la nation, la communauté et la famille.". Cet ordre libéral est fondé sur l'Empire du droit considérant que des mécanismes juridiques doivent primer dans l'analyse d'Orban sur la volonté populaire. Enfin, ce libéralisme est individualiste là où la vision d'Orban est holiste exaltant la foi, la communauté , la nation et la famille. Dans ce discours , Orban prend aussi clairement position contre son extrême droite . En effet là où le Jobblik est souverainiste , ne se définit pas comme européen et a un fort courant touranien et néo paien exaltant les racines turques fantasméees de la Hongrie et leur qualité de peuple des steppes https://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/PIEILLER/56763 , Orban inscrit la Hongrie comme la sentinelle d'une Europe chrétienne (rappelant d'ailleurs que la Hongrie peut être vue comme ayant joué ce rôle façe aux Mongols et aux Ottomans). Mais Orban marque surtout un point en s'engouffrant dans une faille béante de l'UE. Une union politique nécessite un sentiment d'appartenance qui explique que les citoyens des régions les plus riches consentent à payer pour ceux des régions les plus pauvres, qu'en cas de guerre les citoyens d'une telle union sont prêts à aller mourir y compris pour un autre état membre de l'Union etc. Sinon, on est dans une logique d'alliance d'états nations qui est radicalement différente (si un des états juge qu'il gagne plus à quitter l'Union qu'à y rester , il peut et doit partir sans problème). Or ce sentiment d'appartenance n'existe pas du tout actuellement. ON peut s'en plaindre en expliquant qu'il faudrait créer une génération érasmus et des médias européens mais cela esquive le réel problème. Qu'est ce qui définit l'Europe ? Si vous voulez comprendre l'ampleur du problème regardez ses deux vidéos : la première est de l'Institut Illiade d'extrême droite https://www.youtube.com/watch?v=02nLxNzIA9g , la seconde d'une chaîne liée à la Commission Européenne https://www.youtube.com/watch?v=u2SQ_Is1Vic ou https://www.youtube.com/watch?v=U0MF0JRbw7Q.  Dans la première , nous avons une définition sur le mode identitaire de ce qu'est l'Europe : en résumant le continent marqué par des références successives  à l'antiquité grécoromaine , au paganisme celte et scandinave , au christianisme et par une culture littéraire et artistique commune. Dans le second , nous apprenons que l'UE regroupe des états qui font des lois en commun pour la croissance économique et le développement durable. Or pourquoi dans cette vision le Canada ne pourrait -il pas être européen ? On ne tombe pas amoureux d'un taux de croissance et on ne se sacrifie pas pour un ordre juridique intégré. En fait, la vision de l'UE est la même que celle d'une collectivité territoriale ou d'une zone de libre échange c'est à dire quelque chose qui ne peut pas devenir un état , avoir une action diplomatique ou militaire vraiment commune car sans sentiment d'adhésion commun. Définir l'UE comme le continent des droits de l'homme ? Non seulement en terme d'ethnocentrisme, on se pose là mais de plus cela veut t-il dire que tout pays ayant un certain niveau des droits de l'homme peut adhérer à l'UE ? On est là dans une contradiction sur laquelle appuie Orban, en y proposant une réponse.

Ensuite  Orban évoque les quatres défis de l'UE "les signes alarmants d’une guerre économique avec les États-Unis ; un conflit armé entre l’Ukraine et la Russie ; une nouvelle configuration de la politique en Italie ; les négociations du Brexit". Cependant pour lui certains de ces défis sont liés à la crise des réfugiés qu'il définit comme une invasion et un autre défi de l'UE est que "Bruxelles a bouleversé l’équilibre entre l’Est et l’Ouest. ".



Orban définit tout d'abord des actions positives que l'UE a mises en place. Il rassure la CSU sur le fait que la Hongrie adhère aux principes économiques de l'ordolibéralisme centraux pour la droite allemande "nous ne sommes pas venus dans l’Union européenne pour mendier, et nous ne voulons pas vivre de l’argent allemand. Nous travaillons à ce que, d’ici à 2030, la Hongrie devienne un contributeur net au budget de l’Union européenne." et il note que l'Allemagne bénéficie fortement de ses échanges commerciaux avec le groupe de Visegrad. Il se montre très clair sur ces points en disant que "Nous croyons au concept de M. Schäuble selon lequel des réformes structurelles majeures peuvent être menées dans le cadre de la discipline budgétaire." et fait l'éloge de la gestion de la crise économique par la Commission. De même, il explique qu'une UE avec une défense forte est indispensable car celle-ci doit pouvoir se défendre dans un monde de plus en plus instable . Elle est notamment nécessaire pour les petits pays et il prend le cas de la Hongrie "dix millions de citoyens, un PIB de 114 milliards d’euros, moins de vingt milles soldats.".



Cependant , il évoque ensuite chaque crise de l'UE. Concernant l'immigration Victor Orban explique clairement qu' il ne veut pas interdire à certains pays "d’accueillir des migrants de les intégrer et de se mélanger avec eux " mais que d'autres ne veulent pas. Or, il explique que si il ne veut pas forcer certains pays à mettre fin à l’accueil de l'immigration, il ne voit pas pourquoi certains pays veulent lui imposer l'inverse. L'argumentation d'Orban repose sur quelques idées forces : aucun texte de l'UE ne stipule que l'adhésion à l'UE devrait signifier d’accueillir des populations de cultures et de religions différentes, les opinions publiques en Europe centrale et orientale sont massivement opposées à l'arrivée de migrants de cultures et de religions différentes point que nous expliciterons plus tard et par le biais de l'espace Schengen , les pays d'Europe de l'Est tolèrent déjà que des citoyens d'autres états membres de culture ou de religion différentes puissent s'installer chez eux. Orban, se présente donc comme faisant déjà des concessions et comme proposant une fermeture totale des frontières et la remigration des personnes entrées illégalement sur le sol de l'UE.



Concernant la division ente Europe de l'Est et de l'Ouest, Orban explique d'abord que la Commission favorise le point de vue des états les plus riches d'Europe de l'Ouest en favorisant le libre échange dans les secteurs où les pays d'Europe de l'Ouest ont un avantage concurrentiel et en le freinant dans le cas inverse. De plus, les pays d'Europe de l'Ouest sont définis comme insensibles à l'expérience historique des pays d'Europe de l'Est ce qu'il explicite par le cas du communisme. En effet, la gauche radicale en général issue du marxisme est quasi exclusivement présente en Europe de l'Ouest. Or , cela (et le fait qu'une gauche ayant au moins une origine marxiste soit présente en Europe de l'Ouest) est révélateur de la ligne de fracture. En effet, Orban dit que le fait que de ce fait le marxisme ne soit pas vu comme de base totalement néfaste est indécent envers des pays d'Europe de l'Est qui ont été dominés par l'URSS. Pour le citer

"Tout le monde peut voir qu’il y a une ligne de faille symbolique entre l’Est et l’Ouest. Les hommages rendus à Fidel Castro par la Commission et notre coprésident ont causé une certaine gêne. Nous les supportons. Mais l’éloge funèbre pour Marx nous est resté en travers de la gorge, parce qu’elle nous est incompréhensible. Marx a défendu l’abolition de la propriété privée ; la dissolution des nations ; l’abolition du modèle familial qui existait depuis mille ans ; l’abolition de l’Eglise et de la foi ; et, enfin, il a créé l’antisémitisme moderne, lorsqu’il a qualifié les Juifs de quintessence d’un capitalisme condamné à disparaître. Comment cela peut-il être loué ? Qui a perdu la tête ?".

Là Orban emploie d'ailleurs un élément très puissant. Beaucoup à gauche parlent de créer un espace économique paneuropéen mais dans cette optique il suffirait par exemple aux journaux proches de droit et justice en Pologne de "révéler" que les jeunes de Génération.s ou de l'UNEF en France chantent la Jeune Garde ou l'Internationale et cela pourrait vite monter avec des associations de victimes du régime communiste en Pologne disant que ça relève d'un irrespect total par exemple. On peut penser dans cette optique à la référence qu'il fait au sujet de la tactique du salami. Un système politique commun suppose une culture politique relativement unifiée. Enfin, Orban explique que " il n’y a pas besoin de compromis et d’accord, mais de tolérance et de respect sur d’autres questions : le concept de la nation ; les principes de base de la politique familiale ; la réglementation du mariage ; et l’intégration sociale. Ces questions relèvent de la compétence des États membres, et l’absence d’accord sur ces questions est due à des spécificités culturelles et à des racines historiques. ". Par cela, il laisse aussi entendre (à raison) que les différences sur ces questions ne sont pas que politiques mais aussi entre Europe de l'Est et Europe de l'Ouest. En effet, on voit mal le SMER SD social démocrate slovaque très anti immigration ou le PSD roumain qui promeut un référendum pour interdire le mariage homosexuel dans la Constitution adhérer à un programme commun du Parti Socialiste Européen (PSE)qui prévoirait explicitement que les réfugiés doivent être répartis entre les états membres ou que le PSE devrait soutenir une légalisation du mariage homosexuel dans toute l'UE.



Enfin, le Brexit est vu comme lié à la crise des réfugiés ce qui est fort réducteur. Mais Orban insiste aussi sur la crise des réfugiés comme une menace. Nous avons vu qu'il définit l'Europe comme chrétienne. Cela l'amène à rejeter radicalement l'islam comme part de l'Europe (montrant par là encore une fois la différence entre lui et le Jobblik) "   Il y a un conseil que nous pouvons également donner qui provient de l’expérience historique de la Hongrie : chacun doit se rendre compte que l’Islam ne fera jamais partie de l’identité des pays européens. Il faudrait savoir quelle est la réponse de l’Islam. Nous, les Hongrois, nous savons de quoi il s’agit. Pour les musulmans, si l’Islam fait partie de l’Allemagne, alors, l’Allemagne fait partie de l’Islam. Cela mérite réflexion". Or Orban en disant cela appuie également sur les différences historiques entre une bonne partie de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe de l'Est. En effet, pour les pays d'Europe de l'Ouest, soit ils n'ont quasiment pas eu de contact avec le monde musulman, soit les contacts se sont surtout limités aux croisades et à une guerre de course réciproques (sauf le cas très particulier mais assez ancien de la péninsule ibérique). Puis une bonne partie du monde musulman a été colonisé par certains pays européens . Pour les Pays Bas , la Grande Bretagne ou la France il y a donc une culpabilité historique liée au fait que ces pays ont dominé les pays d'où leur immigration extra européenne vient (et sont toujours dominants économiquement). Pour des pays comme la Grèce , la Hongrie , la Roumanie ou la Bulgarie , leur expérience est celle de leur occupation par l'Empire Ottoman et d'un système d'un empire basé entre autres sur une inégalité juridique. Je repense à un article du Washington Post sur le film Black Panther et l'alt right qui dit que "Wakandans are isolationist because they don’t want to become refugees," said Kinjal Dave, one of the Data & Society researchers. "The far-right is isolationist because they don’t want to accept refugees." . Le sous entendu est que l'isolationnisme du Wakanda est acceptable et progressiste car il s'agit d'un isolationnisme pour ne pas se faire coloniser. Or du point de vue de l'expérience historique réelle des pays des Balkans c'est la même chose. Avant, ils étaient dominés et opprimés par les Ottomans musulmans. Maintenant des musulmans venant de l'ex empire ottoman veulent être acceptés chez eux comme réfugiés. Soit dit en passant dans le cas très particulier de la Grèce marqué par l'épuration ethnique du traité de Lausanne , je tremble à ce qui va se passer si il y a l'idée que les réfugiés doivent rester et être intégrés car en vrai le discours "nous on a été chassé de la côte Est de la mer Egée et on doit en plus accepter des gens de la religion de ceux qui nous ont chassé et ils vont avoir des lieux de culte chez nous alors que les notres chez eux ont été détruits" sera très fort et percutant.



Pour conclure , Orban propose un plan d'action . Il assume de ne pas vouloir quitter le PPE tout en notant qu'il pourrait le faire pour créer un vaste parti paneuropéen anti immigration. Puis, il note que face aux partis anti-immigration et anti-UE le PPE a deux options . Il rejette la première qui serait de faire un large front contre eux avec les libéraux , les sociaux démocrates , les écologistes et les communistes d'abord pour des raisons idéologiques et aussi car cela mettrait cette extrême droite anti UE et anti immigration comme seule alternance. Sa solution est que le PPE adopte ce discours identitaire , de fermeture totale des frontières , de liberté aux états membres sur les questions sociétales et de renvoi dans leur pays d'origine des réfugiés. Il jette donc le gant à Angela Merkel et explique clairement que les élections de 2019 trancheront .


Voilà une brève analyse de son discours. Bientôt je vais faire un papier sur comment la gauche peut y répondre et un sur la ligne de fracture au sein du PPE entre les partis acceptant cette vision identitaire, ordo libérale et pro UE et ceux attachés à une vision de l'UE ordolibérale mais qui renâclent à avoir des positions identitaires.

1 commentaire:

  1. Merci pour cet article très intéressant. Quelques remarques :

    1) Les tensions au sein du PPE font penser à ce qui arrive à LR en France: tiraillé entre ceux que rien ne distingue au fond de Macron et la ligne Wauquiez qui tend vers le FN.
    Il sera intéressant de voir comment se structure au niveau européen l'agrégation des recompositions politiques nationales en France (où siègeront les élus LREM?)Espagne et Italie notamment.

    2)Je comprend bien qu'on fasse une affaire de principe de la solidarité dans l'accueil des réfugiés (si on fait une exception pour les pays du groupe de Visegrad on ouvre une porte dans laquelle d'autres pays pourraient s'engouffrer en fonction des aléas électoraux internes) mais d'un autre côté forcer les pays de Visegrad à accueillir des réfugiés signifie aussi assigner des réfugiés à des pays qui leur sont hostiles ce qui est un peu spécial comme manière d'accueillir.

    3)"Définir l'UE comme le continent des droits de l'homme ? Non seulement en terme d'ethnocentrisme, on se pose là mais de plus cela veut t-il dire que tout pays ayant un certain niveau des droits de l'homme peut adhérer à l'UE ? On est là dans une contradiction sur laquelle appuie Orban, en y proposant une réponse."
    J'ai l'impression qu'on rejoue au niveau européen le débat entre les conceptions françaises et allemandes de la nation (Renan / Herder). Le germe de la contradiction européenne il est présent au cœur de notre propre identité politique depuis la révolution française : fonder un Etat (particulier) sur l'affirmation de principes universels. La tension entre les deux conceptions de l'Europe a son équivalent en France même dans le jeu entre "identité nationale" (particularisme) et "valeurs de la République" (universalisme).
    Mais je ne vous apprend rien que vous ne sachiez.

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