mardi 17 juillet 2018

Maintenant que j'ai fait tous ces articles quelques réflexions sur façe au courant du djihadisme violent que faire ? La question est devenue bien plus urgente en France depuis que celui ci frappe régulièrement la France

Une première solution souvent prônée par une frange de la gauche voit dans le djihadisme d'abord le reflet d'une société inégalitaire et discriminatoire. D'après les entretiens d'une telle enquête si cela peut jouer un rôle , la motivation première est au contraire idéologique (religieuse selon les djihadistes incarcérés). En outre, le discours anti-impérialiste consistant à dire que "si on ne les frappe pas ils ne nous frapperaient pas" soulève deux questions. D'abord, il signifie une reconnaissance des groupes djihadistes comme une puissance étatique, qu'on les reconnaît et qu'on reconnaît leur vision du monde comme légitime dans l'ordre international. Il faut bien admettre ce que cela veut dire. Cela voudrait dire qu'on interviendrait pas si le Mali nous demande de l'aide contre AQI. Cela voudrait dire qu'on intervient pas en soutenant les kurdes syriens. Je veux bien mais dans ce cas là la gauche anti-impérialiste devrait l'assumer. Enfin, cela poserait également la question des gens se reconnaissant de telles idéologies à l'intérieur du sol français.

Une seconde option pourrait autre la stratégie amish suggérée par Achir. Dans une telle optique , les groupes djihadistes basculeraient vers un salafisme communautarisme via des villages ou des zones spécifiques (d'où la référence aux amish). Mais une telle option pose deux problèmes : en premier lieu , le groupe voit sa croissance par la conversion nécessaire ce qui tend à limiter la viabilité de cette option. Enfin et surtout, cela peut marcher pour des groupes types les amish car ils ne sentent pas membres d'une communauté transnationale incluant des mouvements pratiquant la lutte armée. Des villages français contrôlés par des mouvances salafistes rigoristes et dont certains justifieraient la lutte armée en partant en Syrie pour soutenir al qaeda ou l'oei et participer à des épurations ethniques ou à des génocides ben non seulement c'est incompatible avec les relations qu'a la France avec un certain nombre d'autres états et en outre c'est juste non.

Concernant l'option politique qu'on peut aussi appeler l'option Frères musulmans, celle-ci supposerait que les mouvements djihadistes déposeraient les armes contre une intégration à la vie politique ce qui a été le cas pour moults groupes armés. Cependant, deux problèmes restent: le transnational que nous avons déja vu et le fait que leur vision du monde structurée et cohérente est en décalage total avec le consensus minimum des démocraties libérales en matière politique. Une telle vision repose sur l'illusion qu'il s'agit de mouvements politiques semblables aux mouvements politiques "extrémistes". Or de tels mouvements en France si ils ont atteint une certaine importance acceptent grosso modo les libertés civiles dans leur acceptation la plus restreinte ou la démocratie. Là on parle de laisser se créer un parti qui jugera acceptable des génocides actuellement en cours, qui soutient une inégalité juridique basée sur la religion , la fin de la liberté religieuse ou la peine de mort pour les homosexuels.

Concernant l'option de la déradicalisation par le discours religieux, elle est problématique pour trois raisons. En premier lieu, elle supposerait que l'Etat français s'imniscie dans ce qu'est "réellement" la définition de la religion musulmane ce qui contrevient au principe de laïcité et a une efficacité discutable (si vous êtes proche d'al qaeda en guerre contre l'état français mécréant et impie et que celui-ci vous dit que vous n'êtes pas un bon musulman , je doute que cela vous impactera). En outre, on a pu voir que les djihadistes étaient capables de mobiliser un discours théologique qui d'un regard totalement profane et extérieur me semble solide là où le discours de la déradicalisation par la religion repose beaucoup sur des lieux communs du type "ce sont des jeunes drogués qui ne connaissent pas du tout leurs textes religieux". Enfin, le discours ayant le plus de sens de les toucher est celui de gens qui comme les salafistes quiétistes ont une vision du monde très proche mais sont opposés à la lutte armée. Cependant, soutenir ces gens supposerait les aider à répandre cette vision du monde en question. Est ce qu'on considère que cette vision du monde assortie d'un appel à dire que la lutte armée n'est pas bien est acceptable ? http://www.3ilmchar3i.net/article-le-sang-du-musulman-est-interdit-a-verser-hormis-dans-trois-cas-47706041.html

Enfin, la solution que je propose est double. Elle s'appuie d'abord sur la répression via le "frigo". Répression de la diffusion des discours des salafistes djihadistes et les combattre militairement pour les écraser et éviter la création de proto-état. Mais le frigo fait aussi référence à des longues peines de prison . Pour cela , il faut admettre qu'actuellement leur déradicalisation est impossible sauf pour des cas ponctuels. Les longues peines de prison visent donc à faire que quand les djihadistes sortiront en ayant dans la plupart des cas gardés leurs idées , on peut espérer que le djihadisme violent aura disparu en tant qu'idéologie assez massive et que donc ils se contenteront de monter des groupuscules ou de déplorer leur défaite (ce qu'on fait dans des cadres idéologiques différents les survivants des Brigades Rouges ou du nazisme). Pour permettre cela, je suppose de prendre en compte le fait que les gens qui sont allés rejoindre l'OEI, ont rejoint une organisation faisant un génocide, une épuration ethnique , développant une théologie du viol etc et reconnue coupable de crime contre l'humanité. Ces personnes en seraient donc de facto considérées comme coupable quoi qu'elles aient fait sur le terrain qui peut encore alourdir leur peine ou la diminuer.
Elle s'appuie enfin sur le fait de limiter les départs vers l'OEI qui passe par deux pistes suite à la lecture de ce livre en incluant les pistes acceptables (transformer la France en émirat wahhabhite n'en faisant pas partie). Ce serait à la fois de mener une lutte résolue contre les discriminations à fondement ethnique et xénophobe, de retisser un lien social fort par une action déterminée des pouvoirs publics contre les inégalités ET de créer du lien collectif vcia un sentiment d'appartenance. Plusieurs critiquent la vision individualiste. Face à cela trois causes ont existé et existent : La nation au sens de communauté d'appartenance , l'ethnie , l'appartenance politique et la religion.
Je suis opposé à ne définition d'abord par l'ethnie ou par la religion comme fondement du lien politique entre citoyens (même si j'avoue avoir été tenté par la seconde option. L'identité politique ne semble actuellement plus assez forte (les combattants occidentaux partis au Rojava existent mais sont assez minoritaires surtout si on enlève ceux partis car d'origine kurde et ayant une solidarité politique mais aussi nationale et ceux partis car voulant d'abord défendre les chrétiens d'Orient deux causes que je ne dénonce absolument pas hein). Toujours est il que non ce n'est pas vers le Rojava mais vers l'OEI que sont partis un nombre conséquent de jeunes français.

Au contraire, la vision de l'Etat-nation au sens de Renan " Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple." reste un lien d'appartenance assez fort qui peut être réenchanté et exalté.

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