vendredi 17 mai 2019

Européennes : le groupe libéral . Vers une émergence comme deuxième force au niveau européen ?

Ce groupe lié au parti nommé l'ALDE  se présente comme centriste , pour une UE fédérale et attaché au libéralisme économique et sociétal. Mais il est un des plus hétéroclites.

On peut tout d'abord y distinguer une filiation libérale nationale. Il s'agit de partis qui se sont historiquement séparés des démocrates chrétiens car plus libéraux sur les questions de société ou sur les rapports Eglises états. Cependant, avec le développement de la question sociale dans les pays structurés par ce clivage, ils se sont révélés plus à droite que les démocrates chrétiens sur cet axe politique. Enfin, ils se sont également révélés plus à droite que les démocrates chrétiens sur les questions d'immigration de sécurité ,et d'identité tout en étant en moyenne peu eurofédéralistes (les démocrates chrétiens  n'étant plus à droite que sur les questions de société). On peut mettre dans cette catégorie les partis libéraux issus des scissions avec les démocrates chrétiens dans le Benelux comme le MR , l'Open VLD ou le VVD néerlandais. On peut y rajouter la Venstre danoise au pouvoir et le FDP et les électeurs libres allemands. On peut également rajouter Ciudadanos. Actuellement , ces différents partis ont 20 élus au Parlement européen. Actuellement ils devraient avoir 4 élus en Belgique, 5 aux Pays Bas et 2 au Danemark ainsi que 9 en Allemagne et 10 en Espagne ce qui leur donnerait 30 élus.

Puis on peut y rajouter des libéraux "purs". Ils sont libéraux sur les questions économiques et sur les questions de société. Cela inclut  des partis libéraux conservateurs mais moins conservateurs que des partis de droite locaux Mais ces partis peuvent être en termes de politiques objective plus conservateurs que les partis libéraux conservateurs quand la scène politique du pays concerné est plus à droite . On peut y inclure  LREM ,  ; les libéraux suédois , le parti de la réforme et le parti estonia 200 estoniens , et une série de petits partis croates, hongrois, tchèques , slovaques ou tchèques (HLAS , Positive Slovenia , Momentum ou Neos) de même que le parti "Modernes" polonais ou le Mouvement Libéral en Lituanie. Actuellement ces partis ont 19 élus. Ils en auraient 43 grâce à la montée de LREM et d'une droite libérale anti corruption en Roumanie.

Enfin, les libéraux progressistes regroupent les libéraux favorables à certaines régulations économiques et à un progressisme sociétal net . On peut retrouver des partis de ce type aux Pays Bas (Démocrates 66) mais aussi au Danemark avec la Radikale Venstre ou le Parti Démocratique du luxembourg ou les libéraux démocrates britanniques. Mais surtout ce groupe actuellement très faible pourrait s'élargir avec l'arrivée de partis en rupture de ban de la social démocratie car sur une ligne social libérale assumée (tels le parti travailliste maltais, le parti démocratique italien ou plus surprenant le parti socialiste portugais qui soutient LREM pour les européennes en France). Actuellement les deux partis en question membres de l'ALDE ont 6 élus. Ils auraient  13 élus  grâce aux libéraux démocrates britanniques mais pourraient monter à 43 si les partis les plus sociaux libéraux du PSE quittent celui-ci

Enfin, l'ALDE comporte aussi des partis autonomistes ou ethniques comme le Mouvement des droits et des libertés turc en Bulgarie , le parti du peuple suédois en Finlande , le parti du centre russe en Estonie et le parti nationaliste basque ainsi que la Convergence Démocratique de Catalogne en Espagne qui totalisent 8 élus . Ils devraient avoir 4 élus suite à l'affaiblissement du parti turc et au probable départ des partis espagnols incompatibles avec Ciudadanos très centraliste.

Le tableau ne serait pas complet sans le parti "populiste libéral "  du richissime homme d'affaires tchèque ANO 2011 qui a 4 élus mais les partis du centre  suédois et finlandais qui s'adressent à un électorat rural et eurosceptique et totalisent aussi 4 élus. Ils devraient passer à 12 élus grâce à l'émergence d'ANO 2011 comme une forme dominante en République Tchèque.

En conclusion, ces partis monteraient à 132 élus ce qui en ferait un groupe central mais uniquement dans une perspective où les sociaux démocrates se fracturent. Mais le groupe est de plus en plus composite entre des partis se voyant comme les héros du libéralisme européen face à l’extrême droite et d'autres gouvernant au niveau national avec cette même extrême droite.


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