lundi 27 mai 2019

Notes rapides sur les européennes

Le RN arrive en tête avec 5 281 576 voix. Son pourcentage baisse légèrement par rapport à 2014 mais progresse par rapport à 2017. Il plafonne voire diminue dans ses bastions du littoral méditerranéen mais progresse dans le Nord Est industriel et dans l'outre mer devenant de plus en plus un vote social cela alors que ses dirigeants ont fait un tournant économique libéral. Enfin, il récupère des miettes de la bourgeoisie de droite à Paris notamment 

dimanche 26 mai 2019

Notes sur la droite dure et l’extrême droites aux européennes.

4 tendances divisées mais une progression nette

Chez les non inscrits siègent entres autres (avec des communistes orthodoxes et des partis satiriques) des partis néo nazis et néo fascistes. Ils disposent de 7 élus actuellement. Si les néo nazis du NPD ne devraient pas avoir d'élus , la percée des néo fascistes de Marian Kotleba notre slovaquie , le maintien d'aube dorée en grèce et l'émergence de son parti frère elam à chypre et le maintien du Jobblik devrait donner 9 élus à ces courants.

L'alliance autour de Matteo Salvini et de Marine le Pen élargie à une partie de l'extreme droite des pays baltes avait 35 élus (un peu plus si on compte les nouveaux alliés membres du groupe ECR). Elle devrait en avoir 77 dont 25 d'Italie, 21 de France , 12 d'Allemagne et 6 d'Espagne. EEn dehors de cela elle devrait nettement élargir sa présence européenne avec des élus en Grèce , , Danemark , Estonie, Finlande , République Tchèque et  Slovaquie tout en maintenant sa présence en Autriche ainsi qu'aux Pays Bas et en Belgique.

L'alliance plus modérée des conservateurs et réformistes européens est structurée autour de trois poles. Des partis d'extreme droite classique comme le Forum pour la démocratie néerlandais ou les démocrates suédois ainsi que l'extreme droite bulgare ainsi que l'alliance nationale lettone " ou fratelli d'italia qui devraient passer de 10 à 12 élus.
Des partis chrétiens unis par un conservatisme très fort sur les questions de société mais assez divisés pour le reste , de partis de droite dure voire d'extreme droite comme droit et justice en pologne , l'alliance électorale des polonais de lituanie ou les ultra conservateurs croates à des partis qui sur les autres questions sont de gauche (l'union chrétienne néerlandaise) voire à un parti néerlandais pronant une théocratie (le parti protestant réformé ou les chrétiens allemands respectant vraiment la Bible ). Ils devraient passer de 26 à 28 élus.
Enfin et si on met à part la droite dure séparatiste flamande de la N VA , il y a des partis de droite dure mais sans lien avec l'extreme droite voire seulement de droite mais eurosceptique comme les libertariens de solidarité et progrès slovaques ou les conservateurs britanniques. Leur poids devrait s'effondrer du fait du déclin des conservateurs britanniques en passant de 23 à 14 élus.

Pour finir, le mouvement 5 étoiles voudrait monter un groupe "populiste pur" . Ses alliés probables seraient le Brexit party , le mouvement anti système tendant vers l'extreme droite kukiz 15 en pologne et le mouvement assez à gauche Bloc Humain croate. Ils passeraient de 42 à 50 élus. 4 partis ne seraient pas suffisants pour créer un groupe, il en faudrait trois autres mais cela peut se trouver avec des partis "doublons " pour le même pays au sein des autres groupes d'extreme droite (forum pour la démocratie et l'union chrétienne ne veulent pas siéger dans le meme groupe) ou avec des partis durs à situer comme le parti satirique allemand.

Enfin, l'exclusion des sociaux démocrates roumains du groupe social démocrate et le probable départ d'Orban du PPE devraient les pousser à adhérer à un groupe d'extrême droite. Orban l'a annoncé (et devrait partir avec le parti roumain de la minorité hongroise) et les sociaux démocrates ne devraient pas rejoindre l'alde ou le ppe (dont les partis roumains les accusent à juste titre de corruption) ni les verts ou la gauche radicale vu leurs positions sur le mariage homosexuel ou l'immigration. Cela devrait donner entre 21 et 23 élus de plus pour ces groupes.

Cela donnerait 190 élus à ces courants contre 160 actuellement ce qui serait une progression assez substantielle d'autant qu'elle s'accompagne d'une radicalisation de la composition de ces groupes avec notamment la quasi disparition des conservateurs britanniques.

vendredi 17 mai 2019

Européennes : le groupe libéral . Vers une émergence comme deuxième force au niveau européen ?

Ce groupe lié au parti nommé l'ALDE  se présente comme centriste , pour une UE fédérale et attaché au libéralisme économique et sociétal. Mais il est un des plus hétéroclites.

On peut tout d'abord y distinguer une filiation libérale nationale. Il s'agit de partis qui se sont historiquement séparés des démocrates chrétiens car plus libéraux sur les questions de société ou sur les rapports Eglises états. Cependant, avec le développement de la question sociale dans les pays structurés par ce clivage, ils se sont révélés plus à droite que les démocrates chrétiens sur cet axe politique. Enfin, ils se sont également révélés plus à droite que les démocrates chrétiens sur les questions d'immigration de sécurité ,et d'identité tout en étant en moyenne peu eurofédéralistes (les démocrates chrétiens  n'étant plus à droite que sur les questions de société). On peut mettre dans cette catégorie les partis libéraux issus des scissions avec les démocrates chrétiens dans le Benelux comme le MR , l'Open VLD ou le VVD néerlandais. On peut y rajouter la Venstre danoise au pouvoir et le FDP et les électeurs libres allemands. On peut également rajouter Ciudadanos. Actuellement , ces différents partis ont 20 élus au Parlement européen. Actuellement ils devraient avoir 4 élus en Belgique, 5 aux Pays Bas et 2 au Danemark ainsi que 9 en Allemagne et 10 en Espagne ce qui leur donnerait 30 élus.

Puis on peut y rajouter des libéraux "purs". Ils sont libéraux sur les questions économiques et sur les questions de société. Cela inclut  des partis libéraux conservateurs mais moins conservateurs que des partis de droite locaux Mais ces partis peuvent être en termes de politiques objective plus conservateurs que les partis libéraux conservateurs quand la scène politique du pays concerné est plus à droite . On peut y inclure  LREM ,  ; les libéraux suédois , le parti de la réforme et le parti estonia 200 estoniens , et une série de petits partis croates, hongrois, tchèques , slovaques ou tchèques (HLAS , Positive Slovenia , Momentum ou Neos) de même que le parti "Modernes" polonais ou le Mouvement Libéral en Lituanie. Actuellement ces partis ont 19 élus. Ils en auraient 43 grâce à la montée de LREM et d'une droite libérale anti corruption en Roumanie.

Enfin, les libéraux progressistes regroupent les libéraux favorables à certaines régulations économiques et à un progressisme sociétal net . On peut retrouver des partis de ce type aux Pays Bas (Démocrates 66) mais aussi au Danemark avec la Radikale Venstre ou le Parti Démocratique du luxembourg ou les libéraux démocrates britanniques. Mais surtout ce groupe actuellement très faible pourrait s'élargir avec l'arrivée de partis en rupture de ban de la social démocratie car sur une ligne social libérale assumée (tels le parti travailliste maltais, le parti démocratique italien ou plus surprenant le parti socialiste portugais qui soutient LREM pour les européennes en France). Actuellement les deux partis en question membres de l'ALDE ont 6 élus. Ils auraient  13 élus  grâce aux libéraux démocrates britanniques mais pourraient monter à 43 si les partis les plus sociaux libéraux du PSE quittent celui-ci

Enfin, l'ALDE comporte aussi des partis autonomistes ou ethniques comme le Mouvement des droits et des libertés turc en Bulgarie , le parti du peuple suédois en Finlande , le parti du centre russe en Estonie et le parti nationaliste basque ainsi que la Convergence Démocratique de Catalogne en Espagne qui totalisent 8 élus . Ils devraient avoir 4 élus suite à l'affaiblissement du parti turc et au probable départ des partis espagnols incompatibles avec Ciudadanos très centraliste.

Le tableau ne serait pas complet sans le parti "populiste libéral "  du richissime homme d'affaires tchèque ANO 2011 qui a 4 élus mais les partis du centre  suédois et finlandais qui s'adressent à un électorat rural et eurosceptique et totalisent aussi 4 élus. Ils devraient passer à 12 élus grâce à l'émergence d'ANO 2011 comme une forme dominante en République Tchèque.

En conclusion, ces partis monteraient à 132 élus ce qui en ferait un groupe central mais uniquement dans une perspective où les sociaux démocrates se fracturent. Mais le groupe est de plus en plus composite entre des partis se voyant comme les héros du libéralisme européen face à l’extrême droite et d'autres gouvernant au niveau national avec cette même extrême droite.


mardi 7 mai 2019

Les listes des européennes en France : J'avais déja fait un état des lieux dessus maintenant toutes les listes sont annoncées

A la droite de l'extrême droite, trois listes ont pu se présenter. L'alliance royale officiellement non marquée sur le créneau gauche droite et purement royaliste, mais avec des cadres issus de l'aile catholique de l'extrême droite ou du RN. A priori , ils devraient faire un score insignifiant mais il existe une possibilité que l'action française les soutiennent sans le dire pour tester son potentiel électoral ce qui leur donnerait une force militante. Chez les néo fascistes de la dissidence française ,liste avec quelques ex élus du RN donc un peu de moyens financiers. Son score est à analyser pour voir le potentiel d'une extrême droite ultra radicale en France.Enfin, la liste de la "ligne claire" autour de l'inventeuèr du concept de "grand remplacement " Renaud Camus est sur une ligne racialiste. Cependant, elle a tangué après l'expulsion de la militante féministe identitaire Solveig Minneo car trop libertaire sur les sujets de société, anti catholique et hostile à la présence sur la liste de "non-blancs " comme le numéro 3 Karim Ouchikh catholique intégriste. Son expulsion montre que la liste n'arrive pas à rassembler tous les tenants d'une extrême droite française suprémaciste blanche mais a contrario le recrutement de la gilet jaune éborgnée Fiorina Lignier pour la remplacer peut leur permettre une certaine médiatisation.
Le RN a une liste mélangeant quelques figures d'ouverture et beaucoup de cadres "lignards". Sa ligne s'oriente de plus en plus vers un libéralisme identitaire (mais non racialiste comme la ligne claire) de moins en moins hostile à l'UE mais plus à cette UE (ce qui est à relier à l'influence d'hervé juvin ou de phillipe vardon en interne).
les Patriotes de Phillipot incarnent quand à eux une ligne social ultra souverainiste et très dure sur l’immigration mais sans être identitaire.
On peut noter la liste liée à l’extrême droite Evolution citoyenne de Christophe Chalençon qui prétend représenter les Gilets Jaunes.
Enfin, Debout la France était parti sur une ligne de "droite hors les murs" libérale assez peu opposée à l'ue très conservatrice sur les questions de société et entre le RN et LR sur l'immigration. Mais façe à l'évolution du RN voire de LR vers ce positionnement DLF a paniqué et a d'abord purgé les membres trop drotiers (les libéraux identitaires Charles et Emmanuelle gave) avant de virer le Parti chrétien démocrate et d'intégrer sur leur liste une personne ayant quitté LR car LR devenus trop conservateurs sur les questions de société. Cependant, le discours de DLF reste bien plus à droite que LR;

A droite nous avons uniquement deux listes. Les Oubliés de l'Europe sur un créneau poujadiste anti fiscalité et LR . LR emmené par Bellamy a fait le choix de se relatéraliser plus à droite en considérant que LREM occupait l'espace du centre droite. Cependant, Bellamy est à la fois très conservateur sur les questions de société mais moins à droite que le RN ou DLF sur l'immigration et dans un contexte où l'électorat libéral de droite est parti chez LREM et l'électorat anti immigration néo sarkozyste au RN , tenter de s'adresser à leur dernier électorat fidèle, conservateur au sens strict peut être habile d'autant que pas de concurrence sur ce créneau.

Au centre droit nous avons deux listes. LREM qui tente de jouer sur son image de parti au pouvoir et de "rempart contre l'extrême droite et le chaos" et l'UDI qui tente de jouer sur le créneau suivant : on est LREM mais pour les déçus de LREM

Au centre gauche- gauche , plusieurs listes se disputent l'espace électoral. L'alliance Place Publique PS Nouvelle Donne tentant de jouer sur un renouveau société civile d'un PS ayant fait un virage à gauche (mais abandonnant du coup son monopole sur le centre gauche) et une liste écologiste qui a fait pas mal de clins d’œil à droite, une alliance avec l'AEI et avec un tournant sur une ligne libérale économiquement libertaire sur les questions de société. Enfin, Génération tente de tout jouer sur le fait d’assumer être de gauche et d'être la gauche sociale écologiste et pro UE.

Chez les écologistes hors EELV et assimilés  , quatre listes. Le Parti animaliste comme son nom l'indique est focalisé sur la protection des animaux et a obtenu un financement public aux législatives qui devrait lui permettre d'imprimer des bulletins et d'attirer l'électorat écologiste le plus focalisé sur ce thème. Une liste décroissante et anticapitaliste , la liste du Parti Pirate focalisée sur la liberté d'Internet mais sur bien des points proche des thématiques écologistes. Enfin, la liste Urgence écologie est la plus dangereuse pour EELV car composée de l'ex ministre Delphine Batho , du MEI et du petit groupuscule de Robert Hue, elle peut attirer l'électorat écologiste réfractaire au gauchisme sociétal d'EELV


A gauche et à la gauche radicale , la FI a tenté comme LR une relatéralisation à gauche avec une tête de liste Manon Aubry au parcours très gauche classique. Cependant, le problème par rapport à LR est que ce créneau est aussi cherché par le PCF , Génération.s voire le PS ou EELV . En outre, cela va à porte à faux avec la stratégie de soutien total aux gilets jaunes aussi adoptée par la FI. Le PCF lui a une liste avec une tête de liste Brossat qui se débrouille bien en débat et avec une liste assez belle mais qui souffre de deux problèmes : l'adjectif communiste rebute pas mal de gens et nul ne sait exactement ce que veut le PCF

Enfin, à l’extrême gauche LO continue son sillon fort de sa base militante assez impressionnante et semble éliminer ses concurrents trotskistes alors que la liste communistes orthodoxe va tenter d'attirer des électeurs du PCF nostalgiques du marteau et de la faucille.

Sur les enjeux strictement européens trois listes eurofédéralistes et l'UPR sur un créneau centré autour de la sortie de la France de l'UE et avec une base militante assez conséquente

Pour conclure, ce tour d'horizon , pas mal de listes sont inclassables: on peut citer celles cherchant plus de démocratie directe ou favorables au RIC , une liste féministe, une voulant représenter les quartiers populaires , une voulant représenter la jeunesse ou une favorable au vote blanc. Enfin, on peut y classer la liste voulant récupérer les gilets jaunes et emmenée par Francis Lalanne qui a des moyens financiers et un certain potentiel avec une tête de liste connue.

Les enjeux

Pour LREM et le RN c'est simple : arriver entête avec le score le plus important possible.
Pour LR c'est d'être assez clairement le troisième parti devant les autres et d'être le plus prêt possible des deux premiers pour être vue comme une option de concurrence crédible.
Pour LFI et EELV , c'est atteindre les 10% , être en tête du bloc de gauche et dépasser leur rival.
Pour le PS et DLF c'est de dépasser les 5% car être en dessous serait une contre performance majeure pour les deux partis (et pour le PS signerait sa fin en tant que gros parti).
Pour les Patriotes et Génération;s c'est au moins la barre des 3% pour le remboursement, idem pour l'UDI et le PCF mais l'enjeu est moindre pour eux du fait de leurs fonds liés à leur réseau d'élus et à leur base militante.
Pour tous les autres, c'est de faire le score le plus élevé possible (avec pour LO et l'UPR , l'enjeu de faire plus qu'à la présidentielle) et pour les plus gros des autres (la liste de Lalanne, l'UPR , LO , Urgence écologie) d'atteindre les 3%.